Selon Matthieu Ricard, célèbre moine bouddhiste, l’ego entraînerait  « une  incapacité  à discerner les comportements qui permettent de trouver le bonheur et d’éviter la souffrance ». En d’autres termes, tant que l’ego vous contrôle, il ne peut y avoir de bonheur. Mais alors qu’est-ce que l’ego  ? Comment se manifeste-t-il  ? Comment apaiser son ego  ?

Qu’est-ce que l’ego  ?

En latin, le mot «  ego  » signifie «  moi  » ou «  je  ». L’ego désigne ainsi le socle de notre personnalité.  Il se compose d’un ensemble de croyances issues de notre éducation, de la société, de nos expériences. En psychologie, l’ego est considéré comme la représentation qu’un individu se fait de lui-même. C’est ce qu’une personne croît être. Cela ne signifie pas pour autant que c’est ce qu’elle est véritablement.

L’ego s’intègre à notre Moi, notre identité dans son intégralité. Nous pourrions imaginer le Moi comme une boule de pensées composée de deux zones  :

  • L’une est pure, c’est la partie spirituelle.
  • L’autre correspond à l’ego.

Une autre illustration du Moi pourrait correspondre au diable et l’ange que nous voyons à la télévision. Ces petites voix qui nous chuchotent à l’oreille à certains moments pour nous guider. Cependant, ne faites pas l’erreur de vous confondre avec l’ego, car cela revient à se réduire à une version limitée de son identité. Oh malheur, ce « petit moi » est omniprésent chez tout être humain ! Il devient alors indispensable de comprendre ce qui se passe en soi, pour soi, dans la vie.

Comment se manifeste l’ego ?

L’ego se manifeste dans nos nombreuses identifications ainsi que dans nos peurs et nos impressions de manque.

L’ego se montre dans nos identifications

manifestation de l'ego dans nos identifications

Pour l’ego :

Je suis ce que je possède  : en se comparant aux autres, il pense que plus il dispose d’objets, plus il est quelqu’un. C’est le cas lorsque personne :

  • désire disposer impérativement du dernier iPhone ;
  • a l’impression d’être malheureuse si elle vit dans une petite maison que son voisin ;
  • a besoin de montrer qu’elle ne porte que du linge de marque ;
  • se vante de fréquenter régulièrement des restaurants chics, etc.

Je suis mon travail : certaines personnes s’estiment supérieures aux autres parce qu’elles occupent un poste prestigieux. Pourtant, un directeur par exemple n’a pas plus de valeur qu’un jardinier, une coiffeuse ou un boulanger. Celles qui le comprennent finissent d’ailleurs parfois par renoncer à leur salaire de cadre pour exercer l’un de ces derniers métiers par passion.

Je suis ce que je fais  : l’ego croît que plus il est occupé par d’innombrables activités, plus il se présente comme quelqu’un aux yeux des autres. Avez-vous remarqué que certains se plaignent incessamment de leur planning de ministre ? En réalité, ces personnes adorent paraître débordées. Leur ego s’exprime ainsi : « plus j’en fais, plus j’ai de la valeur ».

Je suis le regard des autres : c’est précisément le cas des personnes qui attendent de manière déraisonnable des « likes » sur les réseaux sociaux. Pour vous donner un exemple, ma sœur a croisé une femme qui supprime systématiquement ses relations sur Facebook dès qu’elle s’aperçoit que cet «  ami  » ne lui attribue pas suffisamment de « likes »  !

Au final, les gens qui possède un ego exacerbé craignent le jugement des autres. Vous imaginez, cela voudrait dire que votre vie dépend des autres  ! Est-ce cela le sens de la vie  ?

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Le « petit moi » se révèle dans le manque et la peur

L’ego est difficile à suivre, car il est constamment en manque de quelque chose. Il est constamment dans la peur. C’est ce que font les personnes qui courent en permanence après quelque chose. Voici deux cas d’exemple :

Charlotte recherche une paire de boucle d’oreilles assorties à la tenue qu’elle vient d’acheter. Il la lui faut impérativement. Elle comble alors son manque en passant toute une après-midi à faire les boutiques, jusqu’à ce qu’elle déniche enfin son bijou. Cependant, une fois ce manque comblé, elle se retrouve de nouveau face à un vide. Il lui faut maintenant assouvir un autre désir : « Ah oui, mais là il me faut le sac à main qui va avec. ». Et ainsi de suite, elle ne s’arrête jamais.

L’ego apparaît également lorsque Karine vérifie si son fils tient un bon rythme scolaire. Enfin, pas celui auquel vous pensez. Elle a besoin de le comparer continuellement à l’enfant de son amie pour s’assurer qu’il n’est pas en retard. Elle s’en réjouit d’autant plus, lorsque les autres le qualifie de petit génie. Qu’en pensez-vous du fait que Karine désire afficher les capacités de son fils aux autres ? Souhaite-t-elle le mettre en valeur ou agit-elle ainsi pour elle-même ?

Comment résister aux commandes de l’ego  ?

Il est inutile de lutter contre son ego ou de tenter de le supprimer, car comme nous l’avons vu, l’ego fait partie de nous. Alors comment apaiser l’ego ?

Prise de conscience

Le Dr S. Marquis, spécialiste en santé communautaire, affirme que «  L’ego n’a pas à mourir. On n’a pas à se battre contre lui. Il suffit de l’éclairer de l’intérieur pour qu’il s’efface. De l’éclairer depuis la lumière du cœur». Ainsi, la première étape consiste à s’éveiller. Il s’agit de prendre conscience de l’existence de son ego et de la place qu’il prend dans sa vie. Sans cela, il s’emparera de tout notre espace mental et prendra les commandes de notre vie. Ensuite, restez dans l’observation.

Réflexion consciente

Le reconnaître quand il surgit permet de reprendre le contrôle sur lui en arrêtant de suivre ses indications. Concrètement, il s’agit d’ajuster sa réaction lorsque nous prenons conscience qu’en réalité cet acte vise simplement à montrer qu’on est quelqu’un. Réfléchissez donc aux conseils de la petite voix avant de passer à l’action. Cela vous permettra de rester aligné avec votre véritable moi. Ainsi, pour résister au contrôle de l’ego, vous devez le dépasser. Allez au-delà du «  je » en cessant de vous identifier à quelque chose.

Avoir la grosse tête n’apporte pas le bonheur. Écouter la voix de l’ange est donc la meilleure façon d’être heureux dans la vie. Cela ne signifie pas que vous n’êtes plus autorisé à vous dire «  je t’aime  », puisqu’en surpassant l’ego, c’est votre véritable moi qui s’exprime. Le « grand moi » étant connecté à soi et aux autres, s’aimer soi-même c’est finalement également aimer les autres. Comment maîtrisez-vous votre ego ? Dites-le moi en commentaires.

Sources :
Laurent Gounelle, Et tu trouveras le trésor qui dort en toi, éditions Kero, 2016, 328 p.
Serge Marquis, On est foutu, on pense trop, éditions Points, 2015, 150 p.
Serge Marquis, Le jour où je me suis aimé pour de vrai, éditions Points, 2018, 288 p.

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